Ceinture de sécurité : pour les pompiers aussi !

Depuis le 1er avril 2014, le port obligatoire de la ceinture de sécurité s’applique aux conducteurs et aux passagers des véhicules prioritaires. Une obligation légale régulièrement négligée par les pompiers, qui invoquent l’impossibilité d’attacher leur ceinture quand ils portent un appareil respiratoire. Il est pourtant tout à fait possible de porter une ceinture à trois points même avec une protection respiratoire. En outre, on a constaté que de nombreux pompiers ne bouclent pas, de toute façon, leur ceinture. Et ce, même dans des situations où ils ne portent pas de protection respiratoire : par exemple, dans l’autopompe, les camions à grande échelle, les camions-citernes...

Chaque seconde compte ?

S’il est vrai que chaque seconde compte quand une vie humaine est en danger, ce n’est pas le cas de toutes les interventions. Chaque situation implique un risque différent pour la sécurité. La probabilité qu’un citoyen soit en danger de mort dans l’incendie d’un abri de jardin, d’un talus ou d’une poubelle est relativement faible. Dans ce cas, le risque de perdre un pompier qui ne porte pas sa ceinture est plus élevé. Aux États-Unis, les accidents de la circulation représentent chaque année 10 à 20 % des décès chez les pompiers (13 en 2013 et 19 en 2012). Selon le rapport Firefighter Fatalities in the US, la majorité des victimes ne portait pas de ceinture de sécurité.

 

Les accidents graves impliquant des véhicules prioritaires ne sont pas non plus des exceptions dans notre pays. En juin 2007, une autopompe des pompiers d’Asse a raté son virage et heurté un pont. À son bord, cinq soldats du feu qui se rendaient en urgence sur le lieu d’une intervention : le feu avait pris dans un garage et menaçait de se propager à une habitation voisine. La lourde autopompe a dérapé, traversé la berme centrale et fait quatre tonneaux avant de s’immobiliser sur le toit contre un pilier du pont. Le conducteur – décédé sur place – et l’accompagnateur ont dû être désincarcérés. Deux passagers ont été grièvement blessés et les deux autres plus légèrement.

Guy De Bondt, qui se trouvait à l’arrière de l’autopompe, se déplace en chaise roulante depuis l’accident. Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, il souhaite apporter son témoignage pour convaincre ses collègues de toujours porter leur ceinture.

Un faux sentiment de sécurité

De nombreux pompiers pensent que leur harnais de respiration leur assure un maintien suffisant et que le port de la ceinture est superflu. Pourtant, les constructeurs d’appareils respiratoires confirment que seule la ceinture à trois points offre suffisamment de protection. Les appareils constituent même un danger supplémentaire.

 

Aux Pays-Bas, une expérience est en cours pour tester le port d’une sangle comme dans les montagnes russes. Dans d’autres pays, la protection respiratoire n’est mise qu’à l’arrivée. Cependant, une simple ceinture à trois points peut parfaitement être portée avec un appareil respiratoire.

Il est temps d’agir

De manière générale, les pompiers sont fortement attachés à leur métier et développent entre eux des liens très forts. Cette culture peut engendrer une plus grande résistance aux changements tels que le port obligatoire de la ceinture.

 

En 2010, l’assureur allemand DGUV a lancé la campagne Risiko Raus dont le message disait : « Les pompiers ne peuvent être utiles que s’ils arrivent eux-mêmes sains et saufs à destination ». C’est maintenant au tour de notre pays. La Brandweervereniging Vlaanderen (BVV), l’association des pompiers de Flandre, a lancé, en collaboration avec le service de prévention d’Ethias, une campagne de sensibilisation pour promouvoir le port de la ceinture par les secouristes.

 

 

Date : 06/2015